Comme vous n'avez pas tous le talent naturel de Michel et Augustin, j'ai fait appel à Stéphane Dangel, consultant en storytelling, pour cette formation.
Comment utiliser le pouvoir du storytelling
Le storytelling ? Ne retenez que « story » dans ce mot : histoire, récit. C'est effectivement de cela qu'il s'agit : construire des histoires qui véhiculent des messages, engageants parce qu'ils utilisent non seulement la rationalité des faits, mais aussi quelque chose qui transporte l'auditoire d'une manière toute spéciale, l'émotion. Les histoires sont tout autour de nous. Et nous voulons en manger, des histoires : « elles sont la monnaie d'échange des rapports humains, et l'ont toujours été ». C'est Robert McKee qui parle, expert en conception d’histoires puisque c’est LE professeur des scénaristes d’Hollywood. C'est une affaire de connexion, essentiellement, bien plus qu'une performance orale, écrite... Quelque chose de naturel, donc.
Pourtant, la plupart d'entre nous en reste à une approche de la communication prisonnière des habitudes, cédant aux PowerPoint (alignement de textes avec leurs puces) et autres documents Word ( indigestion textuelle)... Il nous arrive même parfois de concevoir des présentations sur lesquelles nous savons que nous-mêmes nous décrocherions très rapidement en tant qu'auditeur.
Alors que se passerait-il si nous surmontions le poids des habitudes pour concevoir un message, un contenu engageant, fort, en mobilisant l'énergie d'une bonne histoire ?
Des recherches montrent que le pouvoir d'une histoire est profond. Les gens oublieront sans doute ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais ils n'oublieront jamais comment vous les avez fait se sentir... et ressentir votre message. Avec une histoire... Et c'est là le cœur du storytelling et de l'efficacité. Quand on communique, on ne cherche pas à faire apprendre par cœur une leçon à un auditoire, on veut qu'elle se l'approprie, et en fasse quelque chose. C'est cette liberté, cet abandon de pouvoir nécessaire par l'émetteur du message, qui est la clé d'un véritable engagement dans une direction souhaitée par celui qui parle.
OK, Stéphane, mais comment construit-on une histoire ?
Voici la première étape :
Déterminez votre point de départ avec quelques questions de base : quel est votre auditoire ? Quel est votre objectif vous amenant à raconter une histoire ? Est-ce que vous essayez de persuader un business angel d'investir dans votre startup ? Est-ce que vous recherchez l'adhésion à l'un des vos projets, une idée de la part de vos équipes ? Cherchez-vous à inspirer des gens pour les emmener dans un projet ?
C'est ce que vous voulez faire, voici 7 conseils pour un bon storytelling
1. Les histoires portent sur des personnes. Assurez-vous donc que votre histoire intègre bien des personnages de la vraie vie. Même si votre activité n'est pas très humaine, ce sont quand même des êtres humains qui la font avancer, et ce sont aussi eux qui donnent du mouvement à votre histoire. Focalisez-vous sur les personnes qui sont impliquées dans l'histoire. Elles seront comme des guides pour votre auditoire tout au long du récit. C'est aussi avec ces personnes qu'ils se connecteront émotionnellement.
2. Laissez vos personnages s'exprimer. N'essayez pas de mettre vos propres mots dans leur bouche. Le fait que l'histoire soit personnelle est important. Quand des personnages dialoguent les uns avec les autres, cela donne tout de suite de l'authenticité au récit, et c'est prenant pour l'auditeur. Utilisez donc des citations directes de ces personnages, laissez-les avoir leur propre voix, et l'ensemble aura un haut degré de crédibilité. (Mais si votre message est volontairement trompeur, toutefois, cela ne le sauvera pas!)
3. L'auditoire s'ennuie très vite. Quand vous racontez une histoire, il faut donc que vous souteniez l'attention de votre auditoire. Faites en sorte qu'ils se demandent : « que va-t-il se passer ensuite ? » ; « comment est-ce que cela va pouvoir se résoudre ? ». Surprenez-les !
4. Les histoires sont pleines d'émotions. Non pas pour manipuler, ou pour faire des effets de manches, mais pour émerger du magma des messages auxquels nous sommes exposés tout au long de la journée.
5. Les histoires ne racontent rien, elles montrent. C'est là un principe fondamental du storytelling. Votre auditoire doit voir une image, pas de faits.
6. Les histoires doivent avoir au moins un moment de « bon sang mais c'est bien sûr ! ». Les anglo-saxons appellent cela le « moment of truth ». Vous devez pouvoir entendre un « oui, ça c'est une bonne idée ! » silencieux au sein de votre auditoire.
7. Les histoires sont claires. Si votre auditoire ne peut pas répondre à la question : « de quoi parlait cette histoire ? », et bien c'est raté. Peu importe alors que vous ayez suivi à la lettre les 6 premiers conseils. Que voulez-vous que vos auditeurs ressentent ? Se souviennent ? Quel est le moment le plus important de l'histoire ? Autant de questions qui seront les clés d'un storytelling efficace. Les gens oublient les faits, pas une bonne histoire.
Votre bonus
Le recueil de 350 pages de tweets avec leurs liens cliquables sur le storytelling. Merci Stéphane. Et à qui le tour pour les prochaines éditions de Business Angel France formation™ ? Vous êtes expert(e) en curation, monétisation, pacte d'actionnaires, valorisation, business plan...contactez-moi pour mettre en avant vos compétences.