1- Faire œuvre commune
L'entrepreneur va apporter un prototype, un brevet, une entreprise déjà en fonctionnement depuis plusieurs années. La société de capital investissement va apporter ses conseils en management, stratégie, finance et son carnet d'adresses mais surtout de l'argent.2- Les risques
- Le risque de faillite : L'entrepreneur va prendre en compte:
- Le risque de rentabilité
- Le risque d'illiquidité
3- Le partage des fruits
L'association entre l'entrepreneur et le financier a comme objectif principal la création de « nouvelle valeur ». Cette notion de création de valeur est appréciée de manière différente selon les deux parties en présence: a) L'entrepreneur va analyser :- l'évolution de son salaire,
- l'évolution de ses « rémunérations annexes » (prise en charge de frais kilométriques, des frais de restauration, des frais de représentation, bien évidemment toutes ses dépenses ont toujours un lien avec l'activité principale de l'entreprise; si, si je pense ce que je viens d'écrire est naïf vous croyez ?)
- l'évolution des dividendes perçus.
- l'évolution ou le maintien du statut social:
- La rémunération qu'elle pourrait percevoir au titre des dividendes.
- La plus value éventuelle qu'elle va percevoir lors de la revente des actions.
- Une troisième rémunération peut résulter d'un placement non pas sous la forme d'actions mais d'obligations convertibles. Dans ce cas la société de capital investissement adopte un comportement hybride entre le banquier et l'actionnaire. En effet la société de capital investissement va prêter de l'argent à votre entreprise avec la possibilité de convertir ce prêt en actions quand elle le souhaite.
4- Le rapport entre la rentabilité prévisionnelle et le risque perçue
Les opérations de capital investissement s'analysent du point de vue de l'investisseur comme une opération de placement financier. Votre entreprise, votre projet constitue une opportunité de placement comme peut l'être le placement sur Le Livret de Développement Durable (ex CODEVI), un PEL ou l'achat d'actions cotées au CAC 40. Désolé de vous l'annoncer comme cela, mais à ce stade de votre recherche de financement vous ne représentez qu'une opportunité de placement. Ce faisant le chargé d'affaire qui analysera votre projet de création (si vous êtes un jeune entrepreneur) ou de développement (si vous êtes une PME-PMI mature) va faire le lien entre les probabilités de revenus et plus-value futurs et les risques encourus comme nous l'avions indiqué plus en amont. D'une manière générale, certains diront de manière théorique, les sociétés de capital investissement ne refusent pas en tant que telle la prise de risque. Car c'est la prise de risque qui potentiellement peut générer une plus value confortable. Supposons deux entreprises qui affichent une rentabilité équivalente de 100 000 euros chacune (résultat net comptable).- L'entreprise Vieux moulin qui existe depuis 10 ans. Compte tenu de son passé, pour obtenir 20% du capital, la société de capital investissement va devoir payer 1 600 000 euros.
- L'entreprise Précosse bébé qui elle existe depuis 1 ans. Compte tenu de la jeunesse de l'entreprise, ses associés ne pourront probablement pas obtenir la même valorisation que celle obtenue par l'entreprise Vieux moulin. En effet, toute chose étant égale par ailleurs (excusez-moi mon côté financier/scientifique qui remonte), le risque d'une jeune entreprise semble plus élevé que celle d'une entreprise mature. Ce faisant pour obtenir 20% du capital, la société de capital investissement va débourser 800 000 euros.
je profite de ce billet pour demander : pourquoi une société de capital investissement doit-elle apporter ses conseils en management, stratégie et finance ? Son carnet d’adresses et son argent, je veux bien puisque c'est sa monnaie d'échange présente contre les gains futurs que lui offre l'entreprise. Mais je ne comprends pas cette position d'accompagnateur : c'est la direction de l'entreprise qui sait le mieux tout ça ?
Claire, effectivement du point de vue de l'entrepreneur l'apport de fonds reste la motivation première pour intégrer une société de capital investissement. Il en demeure pas moins que souvent j'assiste à une sous mobilisation du chargé d'investissement par l'entreprise financée.
C'est dommage car les chargés d'investissement ne sont pas des juniors, ils totalisent un nombre conséquent d'investissements, une connaissance de nombreux marchés, une expérience dans la gestion de la croissance...
Sans compter qu'il s'agit pour l'entrepreneur d'être dans une position d'écoute, il reste libre..d'autant plus qu'en général la société de capital investissement reste minoritaire en droit de vote....
Super article !!
Merci Rocky
Bonjour,
Merci pour ces articles tous intéressants et nourris d'exemples.
Bravo et bonne continuation
Cdt