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Startups : surfez sur la crise !

Non, pas de vacances pour Business Angel France quand l'actualité l'exige. Et oui, ça sert d'avoir une équipe rédactionnelle. Alors qu'en octobre 2008 j'avais transmis mes conseils sur Profitez de la crise économique pour créer votre boite , aujourd'hui la nouvelle crise à peine démarrée par l'abaissement de la note américaine, l'ami Romain vous transmet ses conseils. Y'a du vécu, moi je vous le dis !

 Article de Romain Lhez (@rlhez)

La récente chute des marchés boursiers va aider les startups dans 2 domaines essentiels : le recrutement et les levées de fonds en amorçage. Je pense que dans les mois à venir, il y a une belle fenêtre d’opportunité qui s’ouvre et comme d’habitude, il faudra aller vite.

Le recrutement

Je me rappelle très bien ce qui s’est passé en 2008 pour les jeunes diplômés. Même dans les écoles de haut vol, un pourcentage très important des étudiants ont mis plus d’un an avant de décrocher leur premier emploi.

Après le krach que nous sommes en train de vivre, je pense qu’au mois de septembre les grandes entreprises vont revoir à la baisse leurs ambitions en terme de recrutement. Avec pour conséquence directe de faire réfléchir les tout juste ex étudiants sur la voie professionnelle qu’ils souhaitent suivre... Certains d’entre eux seront probablement beaucoup plus intéressés par des opportunités dans les startups qu’à l’heure actuelle.

Les levées de fonds en amorçage

Après avoir vu fondre leurs économies en bourse pour la deuxième fois en à peine 3 ans, beaucoup d' investisseurs personnes physiques vont aller vers des placements liquides et sûrs (les lingots d’or et autres livrets A). En parallèle, de grosses sommes vont être potentiellement disponibles pour l'investissement dans les startups. Quitte à prendre des risques, existe-t-il un placement plus excitant et intéressant que d’investir son argent en direct dans de jeunes pousses tout en s'investissant soi-même en les conseillant ? D'autant que les avantages fiscaux, même revus à la baisse, ne manquent pas.

Conclusions de Patrick

  • Concernant le recrutement, je partage à 100% l'analyse de Romain. Maintenant, je suis beaucoup plus sceptique sur la capacité des jeunes diplômés à se remettre en cause. En effet, le bourrage de crâne façon "vous êtes les meilleurs" pratiqué à haute dose dans nos grandes écoles n'est guère propice à l'abandon des gros salaires et autres avantages pratiqués dans les boites du CAC 40 pour l'adrénaline et l'incertitude qui façonne le quotidien d'une startup. 
  • Pour les levées de fonds, ce n'est pas parce que l'argent est la qu'il va sortir facilement des poches des business angels existants ou potentiels. En effet, la plupart vont faire l'autruche. Donc un conseil, les ami(e)s, soyez au top pour vendre votre projet. Tiens, c'est amusant, c'est déjà ce que je concluais en octobre 2008. En tout cas, je peux vous dire que pour Juste à temps, ça a cartonné !

A l'amorçage !

Patrick

16 Réponses à Startups : surfez sur la crise !

  1. Louis Le Duff 10 août 2011 at 16:44 #

    Je pense qu'il y a une réelle opportunité à saisir pour les jeunes. Une crise reste une occasion de creuser les écarts entre les bons et les moins bons. En tant que marin Breton natif de la région de Roscoff je dirai que : "C'est dans la tempête que l'écart se creuse entre les bons et les mauvais marins, il en est de même dans les entreprises".

    Ce que la société attend des jeunes qui démarrent, au-delà de la maîtrise des outils techniques, c'est le leadership, la capacité de jugement, la capacité à anticiper ce que sera demain.

    Aussi il est important de faire passer aux jeunes le message qu'ils doivent toute leur vie écouter, observer, et rester en éveil pour continuer à apprendre, car rien n'est jamais acquis.

    Les dirigeants, les artistes, les sportifs ou les hommes politiques qu'ils admirent sont ceux qui innovent, créent et réussissent, même quand les circonstances sont contre eux.
    La crise, est une opportunité pour la jeunesse, mais il faut oser l'affronter.

    Sénèque, déjà avant Jésus Christ disait : "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas... mais parce que nous n'avons pas le courage d'oser que les choses deviennent difficiles! ou plutôt que nous les déclarons difficiles voire même impossible et donc rien ne se réalise finalement avec notre inaction".

  2. rlhez 10 août 2011 at 16:52 #

    Bonjour Louis,

    Merci de votre commentaire inspiré

  3. Cédric Labeau 10 août 2011 at 18:20 #

    Je pense également la même chose. Une "crise" ne fait que remettre à sa juste valeur des années de spéculations même si cela provoque malheureusement des drames dans la vie de certaines personnes.
    Par contre, d'autres opportunités se présentent et je rejoins entièrement le commentaire de Louis sur le fait de rester éveillé et d'observer. Quand je vois une entreprise comme AirBnB, je me demande si la crise n'a pas eu un fort impact positif sur leur business.

  4. R.l 10 août 2011 at 21:35 #

    La "crise" reussira à ceux qui sont malins ! Beaucoup de gens en 2008 ,2009 et même en 2010 disaient toujours comme pretexte dès que quelque chose n'allait pas " c'est la crise c'est pour ça que je n'ai pas de travail" ou " c'est la crise je n'ose pas me lancer maintenant dans une société car les gens ont plus de sous ça ne marchera pas" ... (quand on veut tué un chien on dit qu'il à la rage comme on dit) Et se reposaient sur leurs lauriers en laissant passer le temps et en attendant , pendant que d'autres se bougeaient et prenaient des risques quand même et ont reussi maintenant de très belles opportunités !

    ps : Tout les médias en 2009 il me semble, disaient que le pouvoir d'achat avait baissé de plus de moitié dans tous les foyers en France , mais début 2010 lors de la tombée des chiffres de vente de véhicules neufs début 2010 , il ne s'était jamais autant vendu de voitures neuves depuis 10 ans ...

  5. Cédric Labeau 10 août 2011 at 22:39 #

    Oui c'est typiquement humain de se trouver des excuses. On s'approprie le succès mais on rejette l'échec sur les autres.
    Quand tout va bien c'est grâce à moi mais quand tout va mal c'est de ta faute...

  6. Sylvain Lepoutre 11 août 2011 at 9:11 #

    Peut-on également généraliser à d'autres types de crises, comme la crise d'un secteur en particulier ou encore la crise de la quarantaine ? il y a toujours là matière à se remettre en question et à repartir d'un regard neuf.

  7. R.l 11 août 2011 at 14:21 #

    Tout à fait d'accord avec Cedric L. !

  8. Nicolas 11 août 2011 at 21:07 #

    Cette nouvelle secousse, va accelerer la mise en place de Bale III, qui va demander aux banques davantage de fonds propres pour faire face aux activités dites risquées.
    Bale III risque donc d'avoir un impact négatif sur le financement des créations d'entreprise.
    Pour rebondir sur l'article, je pense que cette crise peut être favorable pour les activités de crowdfunding, et je parie que de nombreux porteurs de projets se tourneront vers le financement participatif. Peut être y a-t-il une opportunité de ce côté ?

  9. Henry 12 août 2011 at 11:33 #

    Je ne partage pas le point de vue "recrutement" pour le mois de septembre : Finalement, j'ai cru comprendre que les grands comptes travaillent sur des budgets et objectifs annuels et les robinets s'ouvrent ou se ferment en décembre.

    Je sais de quoi je parle puisque je suis sorti d'école fin 2008 ou toute ma promotion a été embauchée sur des rémunérations toutes correctes. Par contre, tous mes amis cherchant du travail en 2009-2010 n'ont rien trouvé (effet crise de 2008) ! En janvier 2011, magie : ces mêmes amis avec les mêmes CVs (et un peu de chaumage en plus) ont tous trouvé dans les mêmes grands comptes qui n'avaient pas donné suite. Les budgets 2011 étaient calqués sur "la reprise" !

    Tout ça pour dire que de mon point de vue, si réelle crise il y a, l'ouverture sur les recrutements sera pour janvier.

  10. rlhez 12 août 2011 at 15:25 #

    @Henry : Une étude de l'APEC sur les diplômés 2008

    Il faut aussi prendre en compte le fait que la crise s'est déclarée + tard donc que les entreprises ont effectivement eu moins de temps pour prendre des mesures correctives...

  11. Martin Genot 12 août 2011 at 19:01 #

    Je rejoins le premier point des conséquences du krach sur les jeunes diplômés qui vont peut-être aller plus facilement vers le risque car il sera relativement perçu comme moins risqué !
    Je trouve parallèlement dommage de penser que l'élan ne vienne pas des tripes mais de l'environnement, cependant il faut être pragmatique, l'entrepreunariat vient de multiples causes exogènes et internes.

    En ce qui concerne l'argent des fonds d'amorçage je pense totalement le contraire:
    -1- Beaucoup de personnes qui mettent de l'argent dans des fonds d'amorçages vont se trouver à court de liquidité et les mêmes fonds vont s'assécher !
    -2- Cependant les entrepreneurs vont dans le même temps peut-être revenir sur terre (ainsi d'ailleurs que certains VCs) avec des valorisations plus raisonnables 🙂

    En général je dirais que l'investisseur sécurise son patrimoine lors de périodes de grands risques et se permet d'allouer une petite part à l'amorçage quand les vents sont à la tempête. Je pense qu'il a tort mais c'est un fait.

    Il a tort car ce sont lors des grandes crises (krisis en grec décision, jugement) que naissent JUSTEMENT les meilleures opportunités. Les acteurs économiques se sentent en droit de changer de comportement forcés souvent par la crise et parce que le regard des autres devient bienveillant et moins "social". C'est donc le moment à saisir pour comprendre ces besoins nouveaux, souvent nécessaires et plus simples. La technologie et l'internet sont des vecteurs de changement dans ce domaine.

    C'est donc dans ces moments de mauvais temps que les bons capitaines doivent regarder avec calme le grain et saisir les bonnes opportunités !

    Le cash devient clef également car rare, il oblige à plus de discipline et de tension à la recherche des bons filons.

  12. Martin Genot 12 août 2011 at 19:15 #

    Mes excuses pour un tout petit commentaire historique Sénèque (le jeune) est postérieur à Jésus.
    Par contre on retrouve effectivement dans la Bible, chez les tibétains ou Confucius beaucoup de points sur la peur, sur son effet paralysant et improductif. "N'ayez pas peur" est repris plus de 500 fois dans l'ancien testament !

    On peut également en tirer une leçon possible de la parabole des talents. N'enterrez pas vos talents !

    On pourrait également parler de la marche dans l'ancien testament. Le "lève toi et marche" de Yahvé à Elie fatigué sous le sycomore ou Yahvé qui rendit grâce à Abraham de s'être mis en marche même s'il ne connaissait pas son but.

    Je résumerais donc pour les entrepreneurs par: N'ayez pas peur, n'enterrez pas vos talents, mettez vous en marche même si vous ne connaissez pas toujours le but !

  13. rlhez 14 août 2011 at 16:43 #

    Bonjour Martin,

    Merci de votre commentaire. Côté fonds, Mark Suster explique très bien la réaction la plus commune : https://bothsidesofthetable.com/stock-market-drops-then-it-rallies-what-happens-next-for-funding-c4d6a5ed1de1?gi=1052bd0f5e9d

    Pour résumer, on dira que le rythme d'investissement est très fortement ralenti et les boîtes du portefeuille surveillées de près pour aider un maximum d'entre elles à franchir le cap.

    Pour ce qui est de l'amorçage, de toutes les manières, même en temps normal c'est extrêmement compliqué d'aller chercher de 200 à 400.000 €.

    Si c'est une activité qui ne s'improvise pas (je laisse à vous même et à Patrick le soin d'en dire plus sur le sujet), on peut penser que des particuliers investisseurs, habituellement friands d'actions pourraient se tourner vers l'amorçage. J'ai bien dit "on peut penser", difficile d'argumenter à partir de données chiffrées...

  14. Philippe 27 août 2011 at 11:07 #

    Je suis assez d'accord avec vos commentaires! Je recrute pour mes startup depuis 10 ans à Madrid et les étudiants français ont souvent plus un langage cgtiste que entrepreneur...! Un drame face à la Chine et l'Amérique Latine.
    D'ailleurs, j' ai fondé WOMMs.com, un réseau social franco espagnol qui organise des événements. Je cherche des fonds en amorçage depuis la France pour en faire un réseau européen, des contacts?

  15. hannedouche 28 août 2011 at 6:10 #

    Bonjour Philippe et merci de votre commentaire,
    Pour votre recherche de fonds en amorçage, vous pouvez m'envoyer votre executive summary et je verrai comment je peux vous aider.
    Cordialement.
    Patrick

  16. Joachim 16 février 2012 at 12:12 #

    Et si le crowdfunding était la contribution de la nouvelle génération au renouveau d'une finance au service de l'économie ?

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