Article d’Amaury Montmoreau*Cette année, pas question de passer l’été à regarder les aventures photographiées de mes contacts Facebook. A moi les transats et les nuits de dix heures : en 2013, je m’accorde des vacances ! Mais en tant qu’entrepreneur, ai-je le droit ? Le statut d’entrepreneur est envié : être son propre patron, se battre pour ses projets, et réussir à force de travail acharné et de motivation sans faille, c’est devenu une voie privilégiée par de nombreux jeunes diplômés, et par moi-même. Sauf que chaque médaille a son revers, et cette liberté d’action qui découle du statut d’entrepreneur, va irrémédiablement de pair avec une abnégation illimitée et un risque de burn-out professionnel. C’est alors que se pose la question des vacances. S’il est entendu que pendant la première année du projet, chaque jour compte et qu’il ne serait pas très raisonnable de s’octroyer des congés, la question devient plus que pressante la deuxième année. Le projet est lancé, les choses avancent, et chaque minute est consacrée au développement de sa société. Il est grand temps de partir se changer les idées. Une question de formule Là s’offre deux possibilités : partir pas longtemps, mais coupé du monde, c’est à dire sans téléphone ni accès à internet. Ou bien, partir plus longtemps tout en gardant un œil sur le projet. Les deux écoles trouvent leurs adeptes. De mon côté, je privilégie l’option 1 sans hésitation : deux semaines sans aucune pression, de l’autre côté de l’Océan Atlantique. Pas plus, sinon on a l’impression de perdre pied. D’autres entrepreneurs de mon entourage m’ont confié qu’ils ne pouvaient pas couper totalement les ponts avec leurs entreprises. Que ce soit la lecture quotidienne des mails au retour de la plage, ou l’étude statistique des posts sur les réseaux sociaux, ils ne peuvent pas s’empêcher de mettre leur grain de sel, même à des milliers de kilomètres du bureau. Reste que quelle que soit la formule choisie, les vacances sont fondamentales non seulement pour éviter un burn-out mais aussi plus généralement pour penser à autre chose, et récupérer son sommeil en retard. Un de mes associés m’a récemment dit : « l’homme est fait pour être en vacances ». Et même si les premiers jours de congés, le stress est encore un peu présent (Ai-je oublié quelque chose ? S’en sortent-ils sans moi ?...), c’est en prenant du recul qu’on réussit à prendre de la hauteur sur son travail. Et puis, à chaque retour de vacances, j'ai une telle énergie et plein de nouvelles idées, que je rattrape "mon retard" en quelques jours... Vive l’entrepreneuriat et vive les vacances. Merci Amaury et dans la série « vive le débat », je compte sur vous, créatrices et créateurs d’entreprise, pour nous faire part de vos pratiques en matière de vacances.*A propos d’Amaury Montmoreau : j’ai consacré ces trois dernières années, avec trois associés, à créer et développer AJ stage, un service de recrutement spécialisé. Aujourd’hui AJ stage est le 1er service de recrutement spécialisé dans la recherche de stagiaires, alternants et jeunes diplômés alliant expertise humaine et technologie innovante, dédié principalement aux startups et PME. Je suis passionné par l’entrepreneuriat, le recrutement et les relations humaines.Je suis lauréat du prix de l'entrepreneuriat Audencia 2012.